HONTE ET CULPABILITÉ
Elles déboulent souvent ensemble mais pas que.
Elles frappent à la porte sans prévenir et sans être invitées.
Elles s’incrustent, elles squattent et … elles saoulent !
Elles ressassent le passé, décortiquent tous nos faits et gestes, elle nous font douter de ce que l’on a compris, entendu, dit, fait ou même pensé ! … Et on a beau essayer de les mettre à la porte, elles rentrent par la fenêtre !
HONTE n’a aucun sens de l’humour. C’est Mamie Huguette qui critique ce que nous avons osé faire, dire ou même penser. Elle dramatise tout et nous accable, nous faisant largement douter de notre valeur. Sa principale préoccupation : le “qu’en dira-t-on”, l’image que nous avons de nous et celle que nous créons auprès des autres. On est loin de Grand-mère Yetta dans Une nounou d’enfer ! C’est plutôt Mme Olson dans La petite maison dans la prairie… en plus lourde !
Elle nous donne envie de nous cacher sous terre, de disparaître.
Elle nous donne le sentiment de ne pas être à la hauteur / dans les clous / crédible / etc. C’est la Honte quoi !
Pour la minute culturelle, Honte vient de “honnir” : Vouer à la haine et au mépris publics de façon à couvrir de honte – humilier quoi. On sent bien l’idée qui se cache derrière : l’humiliation face aux autres, le risque d’être exclu.
CULPABILITÉ est sournoise, et nous rappelle à son bon souvenir dès qu’elle en a l’occasion. Et quand elle s’est bien installée chez nous, elle a tendance à appeler une de ses meilleures potes qui rapplique pronto : Angoisse.
Culpabilité est aussi agréable que le Père Francis qui n’en rate pas une pour nous sermonner. Quoi que nous ayons fait, c’est mal ! Son projet : nous remettre dans le droit chemin parce que visiblement, nous avons marché sur une pelouse interdite.
AFFECTS TOXIQUES ?
Toutes deux ont un objet – somme toute – assez important : elles nous rappellent à l’ordre. Au départ, elles sont censés nous informer de ce qui se passe en nous, et elles sont franchement désagréables pour que nous prenions en compte le message.
Elles jouent un rôle régulateur de la vie en collectivité : elles posent des limites en nous empêchant de faire n’importe quoi. Elles indiquent que nous avons bien conscience de nous, de nos comportements et permet de régler la distance entre nous et les autres.
Elles nous invitent à modifier ou à corriger notre comportement. Elles peuvent être un levier pour nous pencher sur nos erreurs.
Mais ça, c’est quand tout va bien…
Parce que malheureusement, si elles prennent leurs aises, qu’elles sont insistantes et omniprésentes, il est possible qu’elles soient devenues pathologiques.
La honte et la culpabilité peuvent être des sentiments destructeurs. De réelles punitions émotionnelles constantes qui aggravent la situation plus qu’elles ne l’améliorent et attaquent profondément l’estime que l’on a de soi et notre confiance.
On dit qu’elles sont pathologiques quand :
– elles nous dominent et ce, durablement,
– elles provoquent une souffrance psychique intense, trop fréquemment,
– elles sont assez forte pour créer de la souffrance mais pas assez pour modifier notre comportement,
– elles sont inappropriées,
– ou totalement absentes (oui ça peut être un vrai problème aussi ça !).
FOCUS SUR LA CULPABILITÉ
Il s’agit d’un mécanisme d’autocritique, une auto-évaluation associé à notre système de croyance qui apparait lorsque nous avons transgressé un principe, une valeur à laquelle nous croyons. Quand la culpabilité pointe le bout de son nez, c’est que nous n’avons pas respecté les règles du jeu. Alors entre en scène notre petit Juge intérieur – rarement objectif (difficile d’être juge et partie) – qui prend un plaisir sadique à nous flageller !
Mais de quelles règles s’agit-il ? Parce que c’est bien la question que nous devons nous poser ! Notre système de croyance (ou de valeur) ne nous appartient pas totalement. Plus exactement, il est le fruit de notre environnement social, de notre éducation, de notre expérience mais il est aussi le descendant direct du système de croyance de nos parents et de notre famille…
Déculpabiliser
Commençons par identifier la règle que l’on a transgressée en revisitant nos système de croyance puis interrogeons-nous sur le bien-fondé de cette règle : est-elle licite ou obsolète ?
Si elle est toujours d’actualité : comment faire pour rattraper mon erreur et éviter une nouvelle transgression ?
Enfin, s’accorder le droit à l’erreur…
Et si cela n’est pas suffisant ?
C’est le bon moment pour aller voir un thérapeute.
Son rôle sera de vous aider à faire le ménage dans votre système de croyance et à en découvrir l’origine. En fonction de ce que vous découvrirez ensemble, vous pourrez effectuer quelques mises à jour salvatrices pour fermer le clapet de Mamie Huguette et/ou du Père Francis. Cela vous permettra également de faire le point sur VOS valeurs et VOS principes, et à adapter vos comportements de façon à ce qu’ils soient en adéquation avec VOTRE système de croyance.
Pour vous aider
Ci-dessous une petit méditation guidée pour faire le point sur votre culpabilité et un petit topo vidéo qui reprend tout ce que vous venez de lire mais pas que… (Merci Père Francis !)